top of page

Analyse de l'écoquartier de Clichy-Batignolles selon le CRI et Bentley

Cette analyse de Clichy-Batignolles repose sur quatre critères visant à renforcer la résilience d’une ville, tels que définis par le City Resilience Index (CRI) élaboré par la Fondation Rockefeller. Ces critères, issus de la littérature scientifique sur la résilience urbaine, offrent un cadre global pour évaluer la capacité d’une ville à s’adapter et à se remettre des changements et perturbations. Les quatre critères sont : la santé et le bien-être de la population, l’économie et la société, l’adaptation des milieux de vie à travers les infrastructures et les écosystèmes, et la gouvernance urbaine intégrée à l’entrepreneuriat et à la gestion de la ville.

 

 Il peut arriver qu’un indicateur des critères du CRI soit omis, généralement parce que nous estimons qu’il n’est pas pertinent dans le contexte donné. Par exemple, l’accès à l’eau potable. Dans le contexte parisien actuel, nous jugeons que cette question n’est pas suffisamment cruciale pour justifier son inclusion dans cette analyse.

 

Nous utiliserons principalement les informations de la mairie de Paris pour déterminer si le quartier répond à ces critères. Si une divergence est constatée avec la réalité, nous la critiquerons à l’aide d’autres sources ou avis externes. L’analyse s’appuie également sur les dimensions usuelles proposées par Bentley et al. (1985, Responsive Environments). Ces dimensions sont : la perméabilité, la variété, la lisibilité, la robustesse, l’adéquation visuelle, la richesse et la personnalisation.

Critère 1 - Santé et bien-être de la population

Pour évaluer si le quartier répond au premier critère du CRI, nous examinerons ici la satisfaction des indicateurs définis dans l’index. Ce critère repose sur quatre indicateurs : vulnérabilité humaine minimale, moyens de subsistance et des emplois diversifiés, ainsi que des mesures de protection efficaces pour la santé et la vie humaines.

 

Indicateur de vulnérabilité humaine minimale :

 

A.Logements sûrs et abordables pour tous :

 

Le quartier offre une mixité de logements sociaux, à loyers intermédiaires et libres. Il y a 50 % des logements qui sont des logements sociaux, 20 % à loyers maîtrisés et 30 % libres (Mairie de Paris, 2019, p.4). Les logements sociaux s’adaptent aux besoins de différents publics : familles, étudiants, jeunes actifs, personnes âgées dépendantes, personnes handicapées (Ibid.). Ces logements sont répartis dans tout l’écoquartier, sans distinction de lieu ou de qualité (Ibid.). Nous croyons donc ici remplir le critère CRI.

 

Nous identifions ici un critère défini par Bentley, qui préconise une interaction entre les espaces publics et privés afin de favoriser une meilleure perméabilité. Un autre critère, celui de la variété, recommande une diversité des usages (Bentley et al., 1985, p. 12 et 27). Comme illustré sur la carte (figure 10), les logements privés et sociaux sont proches des bureaux, des commerces et même des espaces publics.

En ce qui concerne la variété, Bentley souligne également l’importance de prêter attention aux usages incompatibles (Bentley et al., 1985, p. 34). Sur la carte A, la disposition des bureaux entre le chemin de fer et les logements semble judicieuse, car elle contribue probablement à réduire les nuisances sonores.

clichy.png

Figure 10 :  Proximité privée et publique, critère de perméabilité et de variété de Bentley (Mairie de Paris, 2024)

Quintessence-ZAC-Cardinet-Chalabre-0-photo-Sergio-Grazia.jpg

Figure 11 : L’immeuble Quintessence (Maxisciences, 2012).

B.Approvisionnement énergétique adéquat et abordable :

 

L’écoquartier est conçu pour être sobre en énergie, avec des bâtiments à faible consommation et des normes de construction réduisant les pertes (Mairie de Paris, 2019, p.11). En accord avec le Plan Climat de Paris, les bâtiments de Clichy-Batignolles doivent se conformer à des limites de consommation énergétique particulièrement réduites. Nous pouvons y voir des solutions telles que l’isolation et les vitrages haute performance, la ventilation naturelle, la récupération de chaleur, ainsi que la compacité et l’orientation des bâtiments pour maximiser l’apport en chaleur et en lumière naturelle (Mairie de Paris, 2017, p.42).

 

Le quartier est alimenté par un réseau de chaleur géothermique, une source d’énergie renouvelable, qui devrait assurer au moins 85 % de la production de chaleur (voir la critique plus loin), le reste étant assuré par le réseau parisien (Mairie de Paris, 2019, p.12). Le quartier permet ainsi d’économiser près de 4000 tonnes de CO2 par an par rapport à un réseau de chaleur fonctionnant au gaz, soit les émissions générées par le chauffage de 3000 appartements (Mairie de Paris, 2019, p.42).

 

De nombreux panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité, couvrant environ 40 % des besoins des bâtiments (Paris et Métropole Aménagement, 2024). Par exemple, l’immeuble de logements Quintessence (figure 11) accueille sur son toit une centrale électrique de plus de 600 m² produisant par an l’équivalent de la consommation électrique de 30 foyers environ (Mairie de Paris, 2019, p.15).

Nous pouvons aussi penser à la récupération de la chaleur des eaux grises. Les eaux des lavabos, éviers, machines à laver ou de la douche sont acheminées vers une station en sous-sol où la chaleur est récupérée puis réinjectée dans l’installation de production d’eau chaude sanitaire (Figure 12). Le quartier couvre ainsi 58 % des besoins en énergie pour l’eau chaude sanitaire (Mairie de Paris, 2019, p.11).

Concernant l’abordabilité, la CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain) applique un tarif dégressif pour la chaleur en fonction de la température de l’eau de retour dans le système de récupération thermique, ce qui incite les usagers à optimiser leurs installations et à limiter leur consommation. Plus précisément, une réduction de 4 % est appliquée si l’eau est inférieure à 40 °C et de 8 % si elle est inférieure à 35 °C (CoRDEES, 2024, p.19).

Une critique peut être formulée quant à la source d’énergie renouvelable de Clichy-Batignolles. Selon Paris et Métropole Aménagement, la production réelle d’énergie renouvelable atteint en réalité 76 %, contrairement aux 85 % visés (Paris et Métropole Aménagement, 2024). La raison invoquée est une consommation de chauffage et d’eau chaude sanitaire par les habitants (Figure 13), qui est supérieure aux prévisions (CoRDEES, 2024, p.16).

Une autre critique vise certains promoteurs du projet. Dans une lettre ouverte adressée au maire de Paris, Frank Boutté, un expert en design et ingénierie durable, dénonce certaines pratiques. Il y est mentionné que le promoteur aurait choisi de suivre une certification environnementale « ultra basique », contrairement aux ambitions initiales du quartier, qui prévoyaient des normes environnementales bien supérieures (Boutté, 2024).

nappe.png

Figure 12 : Récupération de la chaleur de l’eau (Ville de Paris, 2017).

consomation.png

Figure 13 : Récupération de la chaleur de l’eau (Ville de Paris, 2017).

C. Présence d’infrastructures d’assainissement sûres, fiables et abordables :

Le quartier a mis en place un système de collecte et de réutilisation des eaux pluviales. Ce dispositif, combiné à la présence du parc et des nombreux espaces verts, permet de retenir 50 % des eaux de pluie et de les filtrer naturellement à l’échelle du quartier (Mairie de Paris, 2019, p.18). Nous y reviendrons plus en détail dans le critère 3, à savoir l’adaptation des milieux de vie par les infrastructures et les écosystèmes.

 

D.  Approvisionnement alimentaire suffisant et abordable :


Nous pouvons ici parler de la présence d’AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) dans le quartier Clichy-Batignolles. L’AMAP témoigne d’une sensibilité aux questions d’alimentation locale et durable. L’association met en relation un agriculteur et des consommateurs locaux qui s’engagent à acheter sa production (Mairie de Paris, 2019, p.36). Une critique à ce sujet est que rien dans les documents du quartier ne traite de l’abordabilité, seul le thème de l’approvisionnement étant abordé.

 

Indicateur de moyen de subsistance et emplois diversifiés :

 

E. Développement des entreprises locales et l’innovation de ces dernières

 

Nous croyons que l’innovation des entreprises locales se fera dans un contexte de proximité et de diversité, permettant les échanges. Clichy-Batignolles est conçu pour accueillir une mixité fonctionnelle, avec des bureaux, des commerces et des services en plus des logements (Mairie de Paris, 2019, p.4). La présence de 140 000 m² de bureaux pourrait mener à l’innovation entre entreprises. De plus, le lot N2 est destiné à accueillir des projets innovants (Mairie de Paris, 2017, p.35).

 

Concernant les dimensions de Bentley, nous voyons ici de la variété, plus précisément de l’interaction entre les activités (Bentley et al., 1985, p.30).

 

Indicateur de mesures de protection efficaces pour la santé et la vie humaines

 

F.   Accès adéquat et inclusif à des soins de santé de qualité

 

Le lot N1 dispose d’un centre de santé comprenant plusieurs services (Mairie de Paris, 2017, p.35). Nous pouvons en déduire que les habitants du quartier peuvent se faire soigner sans trop se déplacer, répondant assez bien au critères CRI.

 

Sur le site de ce centre, nous pouvons voir une liste de tous les professionnels, à savoir : Centre de Santé Médico-Ophtalmo Berges de Seine, Centre de Santé Dentaire de l’Espace Clichy, Centre de Santé Clichy Batignolles, Centre de Santé Access Radiologie, Centre de Santé Dentaire Clichy La Garenne, Centre Médico-Dentaire Victor Hugo, Centre de Santé Hôpital Gouin Annexe, Centre de Santé Jean Jaurès Clichy, Centre Médico-Dentaire du Nord-Ouest Parisien (CMDNOP) et enfin le Centre de Santé Municipal Chagall Gouin (Centre De Santé Clichy Batignolles, 2024).

Critère 2 : Économie et société : piliers de l’organisation des villes résilientes.

Identité collective et participation citoyenne

 

La participation citoyenne dès l’origine peut, selon nous, contribuer à l’identification collective du quartier. Dès le début du projet, les futurs habitants et usagers ont été impliqués dans la conception et le développement du quartier. Plus de 3000 citoyens ont participé à des concertations, des ateliers et des groupes de travail pour donner leur avis et contribuer aux choix qui ont façonné Clichy-Batignolles (Mairie de Paris, 2019, p.36). De plus, la Maison du Projet a organisé des événements réguliers, tels que les journées portes ouvertes, qui ont permis aux habitants de découvrir le projet et de s’approprier le quartier (Ibid, p.37). Pour finir, le quartier possède un conseil de quartier, une instance consultative qui encourage le dialogue entre les habitants, les commerçants, les associations et les élus depuis 2019 (Ibid., p.36).

 

Cette participation nous amène à la dimension de la personnalisation de Bentley, qui veut que les utilisateurs puissent adapter l’environnement à leurs besoins et à leurs goûts. Le but étant de ne pas vivre dans un lieu pensé par les autres (Bentley et al., 1985, p.99).

 

Sécurité globale et primauté du droit

 

Bien que les textes n’en parlent pas directement, nous pensons que la présence du Tribunal de Paris est un symbole assez fort concernant la primauté du droit et la sécurité. Ce bâtiment imposant, conçu par Renzo Piano, abrite les tribunaux d’instance, le tribunal de police et la Direction régionale de la Police judiciaire (Mairie de Paris, 2017, p.24). La présence de ces institutions judiciaires majeures pourrait être interprétée comme un symbole du droit et de la sécurité dans le quartier (Figure14).

 

Le bâtiment conçu par Renzo Piano illustre parfaitement la notion de lisibilité selon Bentley. Nous le considérons comme un point de repère imposant dans le quartier, grâce à son style distinctif qui contraste avec l’architecture haussmannienne de Paris, bien que celle-ci soit très esthétique. Sa hauteur renforce également son caractère unique. Les points de repère jouent un rôle clé pour Bentley, car, selon lui, la ville moderne tend à devenir confuse en raison de la similitude entre de nombreux bâtiments (Bentley et al., 1985, p. 42).

D’autres éléments plus subtils peuvent contribuer à la sécurité, comme des éléments structurants de l’espace, la végétation qui guide les parcours, empêche les stationnements sauvages et contribue à la sécurité des piétons (Figure 15) (Mairie de Paris, 2017, p.40). De plus, la limitation de vitesse à 20 ou 30 km/h et de larges trottoirs permettent aux modes doux d’y circuler en toute sécurité (Mairie de Paris, 2019, p.28). Nous verrons aussi, dans le critère 3, des éléments de sécurité concernant la sécurité environnementale, comme les îlots de chaleur et les inondations.

 

Ici, nous observons un critère de Bentley qui préconise l’absence de ségrégation des usages afin de favoriser une meilleure perméabilité (Bentley et al., 1985, p. 13). Cela se reflète dans la conception des routes, pensées pour permettre la cohabitation harmonieuse des différents modes de transport, tels que la marche et la voiture.

Nous retrouvons également une dimension de variabilité, notamment à travers la végétation qui guide les parcours piétons. Bentley recommande d’orienter le flux des piétons à l’aide de « points d’attraction », comme des commerces, plutôt que de recourir à des barrières (Bentley et al., 1985, p. 33).

photo-sergio-grazia_IMP_2017-05-25_0740_TTT.jpg

Figure 14 : Cette image montre l’édifice Renzo Piano, destinée aux bureaux du palais de justice (Paris Courthouse, 2017).

;-P.png

Figure 15 : Éléments structurants de l’espace (Marie de Paris 2017).

Critère 3 : Adaptation des milieux de vie par les infrastructures et les écosystèmes.

Exposition et fragilité réduites

En analysant les informations disponibles sur le quartier de Clichy-Batignolles, nous pouvons identifier plusieurs mesures mises en place pour réduire l’exposition et la fragilité en lien avec l’adaptation aux îlots de chaleur et la gestion des eaux pluviales pour réduire les inondations.

 

L’écoquartier est conçu pour prévenir les îlots de chaleur urbains. Le parc Martin Luther King, avec ses 10 hectares, agit comme un véritable « climatiseur » urbain grâce à l’ombre des arbres et au phénomène naturel d’évapotranspiration généré par ses végétaux (Mairie de Paris, 2019, p.20). La conception des bâtiments vise également à protéger leurs usagers de la chaleur estivale. Le confort d’été est procuré par l’isolation en façade, la végétalisation des toits et des murs, la ventilation naturelle, l’orientation et la protection solaire des parois vitrées (Ibid, p.19). Concernant la gestion des eaux, le projet Clichy-Batignolles vise à réduire de 50 % les rejets d’eaux pluviales dans le réseau, limitant ainsi les risques de saturation, d’inondations et de pollution de la Seine (Mairie de Paris, 2017, p.42). L’excès d’eau est collecté pour alimenter un bassin biotope, couvrant 40 % des besoins en irrigation du parc (Mairie de Paris, 2017, p.42). À l’échelle du quartier, le non-rejet au réseau grimpe à 50 % grâce au parc, qui retient à lui seul 100 % d’une pluie de 30 mm (Mairie de Paris, 2019, p.18).

 

Le parc nous mène vers la dimension de la lisibilité et des points de repère de Bentley. Ils sont importants pour lui, puisque la ville moderne devient mélangeante (Bentley et al., 1985, p.42). Le parc Martin Luther King est en soi un lieu facilement repérable, étant un espace vert imposant dans la ville de Paris (Figure 16). Nous pensons aussi à la robustesse et aux différents usages d’un lieu (Bentley et al., 1985, p.56). Le parc est un lieu de loisir, un espace pour les déplacements à pied, un bassin pour la biodiversité, mais aussi un outil important pour la gestion des inondations et de la chaleur. Enfin, nous retrouvons une touche d’adéquation visuelle d’usage, un concept selon lequel l’apparence d’un lieu permet de deviner ses fonctions (Bentley et al., 1985, p. 76). Le parc illustre parfaitement cette idée, notamment grâce à ses ponts piétons, qui soulignent son rôle dans les déplacements (Figure H), et à ses installations de loisirs, comme le skatepark, qui renforcent sa vocation récréative.

Fourniture efficace de services essentiels

 

Nous pouvons encore citer ici le parc Martin Luther King pour les services écosystémiques. Il est un élément central de la gestion des écosystèmes du quartier, comme mentionné plus haut. C’est aussi un espace vert important pour les habitants et pour une bonne qualité de l’air. Il est conçu pour absorber la pluie, mais aussi pour la filtrer (Figure 18) (Mairie de Paris, 2019, p.19). En plus du parc, s’ajoutent plus de 5500 m² d’espaces verts privés et 32 000 m² de toitures végétalisées (Mairie de Paris, 2019, p.18). Il permet une biodiversité en ville grâce à ses 500 essences végétales et représente un important îlot de fraîcheur dans le nord de Paris (Ville de Paris, 2024). Bref, la pression sur les infrastructures critiques (énergie, système d’égout et d’aqueduc) est réduite grâce à une utilisation ingénieuse et adaptable des ressources clés.

 

En lien avec Bentley, la biodiversité du parc rejoint la dimension de richesse. Par définition, cette richesse, passant par l’utilisation de contrastes, de textures, de couleurs et de détails, qui peuvent contribuer à créer un environnement visuellement stimulant (Bentley et al., 1985, p.89). Il est possible de voir sur la figure 19 les couleurs et les textures différentes que les plantes apportent. Nous pouvons aussi imaginer les odeurs et l’environnement auditif, qui doit certainement se démarquer du reste de la ville.

Mobilité et communications fiables

 

Plusieurs critères CRI sont accomplis ici. L’organisation du quartier limite la circulation des véhicules individuels et des camions, ainsi que les kilomètres parcourus. Les modes de déplacement doux sont facilités, par la présence du parc qui relie les quartiers (favorisant la marche) et de nouvelles voies (Paris et Métropole Aménagement, 2024). Le quartier est aussi desservi par un réseau de transports en commun, comme le train et le tramway (Mairie de Paris, 2019). Concernant la communication, une plateforme web permettra de consulter des données sur l’efficacité énergétique en vue d’améliorer la performance de toutes les parties prenantes (CoRDEES, 2019, p.5).

Figure 16 : Transport, résidences, bureaux et commerce en une image (Paris et Métropole Aménagement, 2024).

Figure 17 : Parc Martin Luther King, îlot de fraîcheur et services écosystémiques (Sortir à Paris, 2023)

martin_l.jpg

Figure 18 : Gestion de l’eau et services écosystémiques dans le parc Martin Luther King (Ville de Paris, 2022).)

MArtin_l2.png

Figure 19 : Biodiversité dans le parc Martin Luther King (Marie de Paris, 2019).

participation.png

Figure 20 : Journée portes ouvertes (Marie de Paris, 2019, p. 37).

Critère 4 - Gouvernance urbaine intégrée à l’entrepreneuriat et à la gestion urbaine.

Leadership et gestion intégrée

 

Le projet Clichy-Batignolles est une collaboration entre plusieurs parties prenantes, incluant la Ville de Paris, l’aménageur Paris & Métropole Aménagement, des sociétés privées comme Embix et Mines ParisTech (Mairie de Paris, 2019, p.38). Ce sont également des opérateurs de réseaux tels qu’ENEDIS, RTE, CPCU, Eau de Paris, des promoteurs immobiliers, des bailleurs sociaux, des associations et le Conseil de quartier (Mairie de Paris, 2019, p.38). Cette collaboration permet de réunir des points de vue et des expertises variés dans la planification et la gestion du quartier (voir figure L). Pour faire face à l’incertitude et aider à la coordination, nous pensons que CoRDEES propose une bonne solution, avec sa plateforme web qui analyse les données énergétiques en vue d’améliorer la performance et la communication (CoRDEES, 2019, p.5).

 

Parties prenantes autonomisées

Le quartier possède des caractéristiques qui peuvent laisser croire qu’il y a autonomisation des parties prenantes. Pour faciliter la sensibilisation et la participation citoyenne, la même plateforme par CoRDEES met aussi à disposition de toutes les parties prenantes du quartier (bailleurs, syndics, copropriétés, entreprises occupantes) un système de coaching gratuit pour les aider à atteindre leur cible énergétique (CoRDEES, 2019, p.10). C’est en fait un accompagnement personnalisé qui favorise les « éco-gestes » et l’amélioration, grâce à un suivi des consommations énergétiques (CoRDEES, 2019, p.14). N’oublions pas les nombreuses consultations du conseil de quartier, qui permet depuis 2019, la communication, sensibilisation et participation entre élus et occupants du quartier (Mairie de Paris, 2019, p.36).

 

Cette autonomisation nous permet de la lier avec la dimension de la personnalisation de Bentley, qui veut que les utilisateurs puissent adapter l’environnement à leurs besoins et à leurs goûts. Le but étant de ne pas vivre dans un lieu pensé par les autres (Bentley et al., 1985, p.99).

Planification du développement intégré

 

Selon nous, Clichy-Batignolles semble mettre en œuvre une planification du développement intégré, selon la définition du City Resilience Index. Il y a intégration des notions de changements climatiques, de réduction des risques et de gestion des urgences, en respectant le Plan climat Paris, la sobriété énergétique, la gestion des eaux pluviales et l’adaptation aux canicules (Mairie de Paris, 2019, p. 2-3-4). Il est aussi lauréat pour son adaptation aux changements climatiques (Mairie de Paris, 2019, p.42). Il y a un suivi et une analyse des données grâce à la plateforme CoRDEES (CoRDEES, 2019, p.7). On y trouve aussi de la planification consultative avec les Journées portes ouvertes (Mairie de Paris, 2019, p.37). Pour finir, on y trouve aussi de la flexibilité dans la réglementation avec l’autorisation du PLU à dépasser le plafond des 37 m des logements pour atteindre 50 m, ce qui permet de concilier densité et qualité urbaine (Mairie de Paris, 2017, p. 38).

Paris : ville résiliente?

6 décembre 2025 par : François-Xavier Dupuis, Léa Poulin, Sophie Moise et Marc-Olivier Mathieu

bottom of page